Nous avons déclaré la modification de nos statuts au Journal officiel, mais on nous a fait payer 150 € au lieu de 31 € comme nous le pensions. Est-ce normal ?
Oui. 31 € correspondent au tarif forfaitaire pour la déclaration de modification d’association (c’est 44?€ pour une déclaration de création). Cette somme comprend l’insertion de votre modification au Journal officiel sauf si votre objet dépasse 1 000 caractères. Dans ce cas, depuis le 1er janvier 2017, le tarif est alors de 150?€. Attention donc pour de prochaines modifications à être le plus concis possible.
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Arrêté du 19?décembre 2016 fixant le montant des rémunérations dues en contrepartie des services rendus par la Direction de l’information légale et administrative.
Doit-on conserver les statuts d'une association à vie ?
OUI. Les documents fondateurs de l'association doivent être conservés tant que celle-ci n'est pas dissoute. Seule la déclaration de dissolution met fin à « la vie » de la structure. Mais il peut être prudent que le dernier responsable légal garde ces papiers par-devers lui encore un certain temps. Il s'agit des statuts, bien sûr, mais aussi du registre spécial, des récépissés de la préfecture, le journal officiel où est parue l'annonce de déclaration, ainsi que ceux où seraient parues les déclarations de modification.
Combien de temps devons-nous conserver nos documents comptables ?
10 ans au moins. Il s'agit essentiellement des comptes annuels, des livres comptables et des pièces justificatives à savoir les documents bancaires et les factures émises ou reçues. L'article L.123-22 du Code du commerce précise : "Les documents comptables et les pièces justificatives sont conservés pendant dix ans". Si vous avez jeté vos vieux carnets de chèques, ne paniquez pas pour autant : l'important est de pouvoir justifier des mouvements financiers de vos comptes et si vous pouvez le faire en vous basant sur les bordereaux que vous envoie la banque ou avec d'autres pièces (factures acquittées ou ordres de virements par exemple) c'est suffisant. Il peut être intéressant de les conserver plus longtemps afin de permettre à vos successeurs de comprendre l'histoire de l'association et son évolution.
Est-il possible d'obtenir les comptes d'une association dont on n'est pas membre ?
Oui, si... Une association loi 1901 n'a pas d'obligation particulière de transmission de ses comptes à ses non-adhérents. Toutefois, si elle est subventionnée, l'article?10 de la loi n°?2000-321 du 12?avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, oblige toute administration d'État, collectivité territoriale, établissement public à caractère administratif, organisme de Sécurité sociale qui verse une subvention publique, quel qu'en soit le montant, à communiquer les comptes du bénéficiaire de la subvention à toute personne en faisant la demande. Donc si l'association dont vous souhaitez obtenir les comptes est subventionnée, il vous faut repérer quels sont les organismes publics qui la subventionnent. Une fois le financeur public repéré, vous pouvez ensuite lui adresser votre demande écrite d'accès aux comptes de la structure ou vous rendre sur place pour consultation.
La possession d'un numéro Siret est-elle obligatoire pour une association ?
Non. Le numéro Siret est une identification géographique de l'organisme qui n'est obligatoire que si vous voulez obtenir des subventions publiques, si vous avez une activité commerciale, si vous établissez des factures et êtes assujetti à la TVA ou à l'impôt sur les sociétés, ou si vous embauchez un salarié (art. R.123-224, A.123-84 et A.123-85 du Code du commerce).
Il s'acquiert facilement et gratuitement sur simple demande d'immatriculation accompagnée des statuts de l'association, du récépissé de déclaration de la préfecture, de l'extrait de parution au Journal officiel et d'une attestation du président déclarant ne pas avoir de salarié, le tout à envoyer à la direction régionale de l'Insee qui vous attribuera aussi à cette occasion un code APE (activité principale de l'entreprise). Si vous employez déjà un salarié, adressez-vous au Centre de formalités des entreprises qui transmettra votre demande à l'Insee.
Pouvons-nous obtenir de l'administration qu'elle ne divulgue publiquement aucune des informations qu'elle possède sur notre association ?
Non. Toute personne doit pouvoir obtenir auprès de la Dila (Direction de l'information légale et administrative, composée du Journal officiel et de Légifrance) un certain nombre de renseignements en application de l'article 2 du décret du 16 août 1901 et de la circulaire du 26 juillet 2011 relative à la communicabilité des documents détenus par l'administration et relatifs aux associations. Ainsi, vous ne pourrez pas empêcher le grand public d'avoir accès aux informations relatives au siège social et à l'objet de votre association tels que déclarés, à ses comptes si elle a reçu plus de 153 000 ? de dons ou de subventions et bien sûr à toutes autres informations publiées volontairement. En revanche, vous n'êtes pas tenu de publier les modifi cations, les comptes (en deçà des 153 000 ?) ou la dissolution de votre association.
En plus de la Dila, le greffe des associations du siège social de votre association délivre à la demande de toute personne la copie des documents que vous avez l'obligation de lui fournir tels que les statuts, la liste des dirigeants, la liste des établissements, la liste des immeubles, les comptes rendus de réunion portant modification ou dissolution de l'association, le règlement intérieur si vous lui avez transmis (facultatif). Les ministères renseignent sur les agréments qu'ils ont délivrés à votre association, ainsi que sur les subventions qu'ils lui ont accordées.
Les collectivités locales (mairies, intercommunalités, départements et régions) informent toute personne qui en fait la demande de toute aide apportée à votre association (subvention, garantie d'emprunt, avantage en nature, etc.). Enfin, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) répond à toute demande d'avis sur les risques de dérives sectaires dans telle ou telle association. Tout autre document ou information sur votre
association doit pouvoir rester confi dentiel vis-à-vis du public.
Combien de temps devrions-nous conserver les documents administratifs de notre association ?
Sont à conserver de manière illimitée, par exemple parmi les plus courants : les statuts et modifications ultérieures, le règlement intérieur, le récépissé de la déclaration initiale, l'extrait du Journal officiel contenant la déclaration initiale, le registre spécial, les coordonnées des membres successifs élus, les bulletins d'adhésion, les procès-verbaux, feuilles de présence et pouvoirs des assemblées délibérantes, les rapports des commissaires aux comptes, ou encore les contrats de bail, d'assurance, titres de propriété et actes de ventes.
Sont à conserver 10 ans : les documents comptables, le registre unique du personnel, les déclarations de retraites complémentaires, les documents commerciaux (bons de commande, bons de livraison, etc.), ou les factures de travaux (garanties).
Doivent être conservés 6 ans : les avis d'imposition, les déclarations de TVA, de CET, de TS, ou d'impôts sur les bénéfices.
Pendant 5 ans : les documents bancaires, ceux relatifs aux cotisations sociales, le livre de paie ou le double des bulletins de paie, ou les quittances de loyer.
Pendant au moins 3 ans : les factures de téléphone, d'eau, de gaz et d'électricité, ou les récépissés de lettres recommandés.
Quelle est la différence entre les numéros Siren et Siret et le code NAF de notre association ?
Pour être identifiée, l'association doit s'enregistrer auprès de différents organismes et posséder un certain nombre de numéros d'immatriculation. Cet enregistrement est indispensable pour des formalités relatives à l'embauche, l'obtention de subvention, etc. Les nos Siren et Siret identifient l'association auprès de l'Insee, afin que son activité puisse être comptabilisée dans les productions statistiques nationales. Le Siren, composé de 9 chiffres, identifie l'association elle-même, tandis que le Siret, composé de 14 chiffres, identifie chacun de
ses établissements. Chaque Siret est une extension du numéro Siren par l'ajout de 5 chiffres. Ils n'ont pas de lien avec les caractéristiques de l'association. Lorsque l'association n'a qu'un seul établissement, elle possède un seul Siret : celui de son siège social. L'attribution de
numéros Siren et Siret est gratuite. Elle est facultative et doit être demandée par l'association. L'association en aura besoin pour établir ses demandes de subvention, pour embaucher du personnel, pour payer ses impôts, ou pour établir ses factures. Le code NAF (anciennement APE), identifie l'activité principale de l'association. Il est attribué par l'Insee en même temps que le numéro Siret et lui permet, à des fins statistiques, de classer les activités de l'association dans la Nomenclature d'activités française (NAF). Il est défi ni en fonction de l'activité principale que vous déclarez. Il faut s'assurer que le code NAF correspond bien à votre activité, car il sert à déterminer le taux de cotisation accident de travail et la convention collective qui vous est applicable !
Notre association a déposé ses statuts et nous pensions que cela nous coûterait 44 ?. Or, nous avons reçu une facture de 90 ? ! Est-ce normal ?
Oui sans doute. Le tarif de 44€ est un tarif forfaitaire de déclaration d'association qui intègre la publication de votre création, avec son objet, au Journal offi ciel. Cependant, ce forfait ne concerne qu'un volume de texte inférieur à 1 000 caractères. Au-delà, il vous en coûtera effectivement 90 €. C'est un changement par rapport à ce qui se pratiquait auparavant ! De même, si vous modifiez vos statuts, la publication coûtera 31 €, mais toujours avec cette limite de 1 000 caractères au-delà de laquelle vous devrez également aligner 90€.
Notre association va être dissoute. Devons-nous garder les statuts ? Quels sont les autres documents à conserver ?
Oui. Les documents relatifs à la création d'une association doivent être conservés sans limitation de durée. Cela comprend les statuts, bien sûr, mais aussi le règlement intérieur, les récépissés de déclaration en préfecture, ainsi que les documents liés à son fonctionnement, tels que comptes rendus, listes des membres élus, etc. De plus, pour les associations employeurs, les bulletins de salaires doivent être conservés jusqu'à 6 ans, le registre du personnel 5 ans après le départ du dernier salarié, les déclarations Urssaf 3 ans et les déclarations de retraite complémentaire pendant 10 ans.
Dans l'association où je travaille, nous sommes submergés d'archives car nous ne savons pas combien de temps nous devons les garder au sein de l'association. Pourriez-vous m'indiquer les durées de validité des différents documents tels que factures, contrats des anciens clients, etc.?
Ne conservez pour une durée illimitée que les documents juridiques, les livres légaux comptables et les documents relatifs au personnel. Sinon, voici les délais légaux : - 5 ans pour les déclarations sociales (Urssaf, Assedic, retraite complémentaire, DADS), le registre du personnel, le livre de paie, les bulletins de paie et certificats de travail ; - 6 ans pour les déclarations fiscales (TVA, taxe sur les salaires, IS, etc.) ; - 10 ans pour les documents comptables (factures fournisseurs et clients, documents bancaires, bilans, etc.) ; - 30 ans pour les documents comportant un engagement à l'égard des tiers (contrats, affectations des subventions, PV des AG et des CA, rapport du commissaire aux comptes, etc.) ; - durée illimitée pour les documents juridiques (statuts, règlement intérieur, etc.) et les bulletins de salaire.
Nous avons changé de président, mais malgré plusieurs relances téléphoniques, l'ancien président refuse de nous communiquer les archives de l'association. Que faire ?
Vous devez confirmer votre demande dans une lettre recommandée AR de mise en demeure en précisant les documents que vous demandez et en donnant un délai raisonnable pour les remettre. Si vous n'avez pas de retour, demandez l'intervention du médiateur de justice. En principe cela doit suffire. À défaut, il vous restera la solution d'une procédure judiciaire (injonction de faire ou action en référé, etc.) auprès du tribunal compétent en veillant à bien respecter vos statuts concernant les décisions d'agir en justice.
Source association mode d'emploi